Les Fabriques du Possible consistent en un temps d’ échange entre des invités et le public autour d’ un sujet choisi en relation avec le geste artistique du spectacle présenté lors de la même journée au Collectif 12.
Dans le cadre du spectacle de la compagnie EIA! , Brazza-Ouidah-Saint-Denis, le spectacle pénètre au cœur de l’histoire des tirailleurs, soldats des colonies françaises, engagés aux côtés de la France en 39-45, qu’on a, par raccourci historique, tous appelés “sénégalais.”
La fabrique du Possible proposée s’intéresse à un évènement particulier et sensible : le massacre de Thiaroye. La rencontre articule une discussion entre l’histoire personnelle à travers le témoignage d’un descendant de tirailleurs et l’histoire écrite et véhiculée à travers les recherches d’une historienne spécialisée dans cette période de l’histoire africaine et française.
Les deux invités sont :
Yves Abibou est le fils d’Antoine Abibou, tirailleur togolais engagé volontaire à Cotonou en 1939, fait prisonnier à la débâcle et ayant participé à la Résistance après son évasion des camps de prisonniers allemands situés en France. Antoine Abibou a été rapatrié au Sénégal à bord du bâteau le Circasia en 1944 et mis en garnison à Thiaroye. Le 1er décembre 1944, il est présent lors du massacre perpétré par l’armée française à Thiaroye, alors que les tirailleurs demandent leurs rappels de soldes de captivité et primes de démobilisation. Il sera par la suite jugé par le tribunal militaire de Dakar pour rébellion armée. Yves Abibou s’est engagé pour faire connaître l’histoire de Thiaroye et réhabiliter la mémoire de son père condamné à 10 ans de prison, amnistié par la loi d’amnistie du 16 août 1947 mais toujours coupable d’un crime qu’il n’a pas commis.
Armelle Mabon est historienne, enseignante-chercheuse à l’Université de Bretagne-sud. Elle a travaillé sur les tirailleurs sénégalais et la captivité des soldats “indigènes” et publié l’ouvrage “Prisonniers de guerre “indigènes”, Visages oubliés de la France occupée” aux éditions La Découverte. Elle travaille aujourd’hui sur le massacre de Thiaroye et la reconnaissance de ce crime colonial. Elle reviendra sur le mensonge d’Etat et l’obstruction à la manifestation de la vérité notamment sur les fosses communes et les archives avec la difficulté de rendre justice.
SAMEDI 20 NOVEMBRE
16H : RENCONTRE (gratuite) permettant de situer le spectacle et d’ouvrir la réflexion
18H : SPECTACLE (payant)
Samedi 20 novembre à 16h
Gratuit
reservation@collectif12.org
ou
01 30 33 22 65